Une dimension historique, en lien avec les destins croisés de Jean Gabin et de la ville de Brest, marqués tous deux par la seconde guerre mondiale
Le 3 septembre 1939, la guerre est déclarée. Le film Remorques, alors en plein tournage dans les rues de Brest est interrompu, puis redémarre quelques mois plus tard, et sera finalement achevé dans les studios de Boulogne-Billancourt.
Refusant de tourner pour l’occupant allemand, Jean Gabin s’exile aux Etats-Unis en 1941. Mais à partir de 1943, il décide de s’engager dans le combat pour la libération de la France, d’abord dans les forces françaises navales libres, puis dans la 2e DB du général Leclerc.
C’est par Brest qu’il revient en France en septembre 1944, à bord du croiseur La Gloire, l’un des premiers bateaux à pénétrer dans la rade de Brest, tout juste libérée et partiellement déminée.
Il retrouve la ville détruite par les nombreux bombardements, méconnaissable.
Brest aura ainsi marqué son entrée dans la guerre, et son retour au pays. L’acteur en revient transformé, le visage émacié, les traits durcis et les cheveux entièrement blancs. Il lui faudra plusieurs années avant de retrouver des personnages à incarner au cinéma ; et jamais plus il ne jouera des rôles de soldat dans ses films.